jeudi 21 février 2013

getget au rapport :)

Un fait personnel, réécris par le système de métaphore, j'ai cherché à prendre de la distance pour rompre avec l'intimité. Dans l'écriture du texte, j'ai utilisé fortement la répétition pour que dans la performance, je puisse jouer sur les rythmes, des rythmes lents ou rapides, une voie douce ou forte.
Ce texte, je ne l'apprendrais pas par cœur pour éviter la récitation. C'est avec des éléments concrets que je vais jouer sur une sorte d'improvisation. Je réécris constamment le texte en ajoutant ou soustrayant des choses pour avoir au final un texte auquel je sois satisfait. Au niveau de la mise en scène, j'ai fait une première proposition qui consiste à un cercle de tabourets, où seront assis des participants, de manière assez serrer. De mon côté, je serais derrière eux durant la performance jouant sur mon regard qui aura plus ou moins objectif de mettre mal à l’aise les participants. Je pense intégrer une lumière en plongée pour réduite à nouveau l'espace des participants par la lumière. J'essaye de décrire en gros le travail, mais il aurait fallu que je filme les essais de performance pour pouvoir montrer ce que donne le projet. Pour le moment, je donne à voir une proposition du texte qui doit être encore travaillé.

Une usine. Une roue qui tourne, une seconde roue qui tourne, une autre roue qui tourne, une roue qui tourne, une roue qui tourne. Il est immobile, il ne bouge pas d'un scille, et il voit une porte, elle est fermée. Il regarde, il observe, il scrute, il dévisage, il est immobile. Une envie profonde lui prend d'ouvrir cette porte, il la désire, cela l'excite même. Il n'est pas tout seul, il est accompagné par ce qui semble être deux esprits, qui l'incitent à ouvrir cette porte. À la poignée de la porte, une mouche se tient suspendue à un fil d'araignée, elle va se faire bouffer. Insignifiante est cette mouche, petite, lourde, une aile en moins, quel est son nom ? D'où vient-elle ? Pourquoi est-elle ici ? On aurait envie de la connaître, de lui parler, de se confier à elle, mais elle est là suspendue à ce fil. Elle va se faire bouffer. Son regard est perçant, elle semble inquiétante. Il faut la comprendre. Il a un sentiment de pitié pour elle. Il s'en détache pourtant. Il refixe son visage sur cette porte, cette putain porte. Une roue s'accélère, une seconde roue s'accélère, une autre roue s'accélère, une roue s'accélère, plus rien ne vas, elles s'agitent, elles vibrent, les visses de l'une flanchent, de l'autre, ce sont des morceaux qui se détachent, près à faire projectile. Il reste totalement imperturbable, mais tout est près à s'effondrer, mais que lui prend-t-il de ne rien faire, tout continue à s'accélérer, et rien, on est pas loin du désastre, pourquoi ne bouges tu pas, dégages de là, tu vas la prendre cette porte, allons donc, vas-y. Tout va bien. Il empoigne la porte, pose son regard vers l'extérieur. Tout va bien. Rien ne peut empêcher qui se prenne un flash, assez puissant pour l'aveugler. Il se sent bien terriblement bien, extrêmement bien, il n'a jamais ressenti cela, il en tremblerait même. Mais trois vagues coup sur coup vont le frapper pour le ramener de l'autre côté, vers la réalité. Une roue s'arrête. Tout va bien. Une roue s'arrête, une seconde roue s'arrête. Tout va bien. Une autre roue s'arrête, une dernière roue s'arrête. Tout va bien.

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