getget au rapport :)
Un fait personnel, réécris par le
système de métaphore, j'ai cherché à prendre de la distance pour
rompre avec l'intimité. Dans l'écriture du texte, j'ai utilisé
fortement la répétition pour que dans la performance, je puisse
jouer sur les rythmes, des rythmes lents ou rapides, une voie douce
ou forte.
Ce texte, je ne l'apprendrais pas par
cœur pour éviter la récitation. C'est avec des éléments concrets
que je vais jouer sur une sorte d'improvisation. Je réécris
constamment le texte en ajoutant ou soustrayant des choses pour avoir
au final un texte auquel je sois satisfait. Au niveau de la mise en
scène, j'ai fait une première proposition qui consiste à un cercle
de tabourets, où seront assis des participants, de manière assez
serrer. De mon côté, je serais derrière eux durant la performance
jouant sur mon regard qui aura plus ou moins objectif de mettre mal à
l’aise les participants. Je pense intégrer une lumière en plongée
pour réduite à nouveau l'espace des participants par la lumière.
J'essaye de décrire en gros le travail, mais il aurait fallu que je
filme les essais de performance pour pouvoir montrer ce que donne le
projet. Pour le moment, je donne à voir une proposition du texte qui
doit être encore travaillé.
Une usine. Une roue qui tourne, une
seconde roue qui tourne, une autre roue qui tourne, une roue qui
tourne, une roue qui tourne. Il est immobile, il ne bouge pas d'un
scille, et il voit une porte, elle est fermée. Il regarde, il
observe, il scrute, il dévisage, il est immobile. Une envie profonde
lui prend d'ouvrir cette porte, il la désire, cela l'excite même.
Il n'est pas tout seul, il est accompagné par ce qui semble être
deux esprits, qui l'incitent à ouvrir cette porte. À la poignée de
la porte, une mouche se tient suspendue à un fil d'araignée, elle
va se faire bouffer. Insignifiante est cette mouche, petite, lourde,
une aile en moins, quel est son nom ? D'où vient-elle ?
Pourquoi est-elle ici ? On aurait envie de la connaître, de lui
parler, de se confier à elle, mais elle est là suspendue à ce fil.
Elle va se faire bouffer. Son regard est perçant, elle semble
inquiétante. Il faut la comprendre. Il a un sentiment de pitié pour
elle. Il s'en détache pourtant. Il refixe son visage sur cette
porte, cette putain porte. Une roue s'accélère, une seconde roue
s'accélère, une autre roue s'accélère, une roue s'accélère,
plus rien ne vas, elles s'agitent, elles vibrent, les visses de l'une
flanchent, de l'autre, ce sont des morceaux qui se détachent, près
à faire projectile. Il reste totalement imperturbable, mais tout est
près à s'effondrer, mais que lui prend-t-il de ne rien faire, tout
continue à s'accélérer, et rien, on est pas loin du désastre,
pourquoi ne bouges tu pas, dégages de là, tu vas la prendre cette
porte, allons donc, vas-y. Tout va bien. Il empoigne la porte, pose
son regard vers l'extérieur. Tout va bien. Rien ne peut empêcher
qui se prenne un flash, assez puissant pour l'aveugler. Il se sent
bien terriblement bien, extrêmement bien, il n'a jamais ressenti
cela, il en tremblerait même. Mais trois vagues coup sur coup vont
le frapper pour le ramener de l'autre côté, vers la réalité. Une
roue s'arrête. Tout va bien. Une roue s'arrête, une seconde roue
s'arrête. Tout va bien. Une autre roue s'arrête, une dernière roue
s'arrête. Tout va bien.
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